"The music was meant to flow along regularly, while you did irregular things" (John Cage)
Tachycardie, ce n’est qu’un bout
du sommet de l’iceberg épileptique que Jean Baptiste Geoffroy s’acharne à
sculpter à l’aide sa paire de baguettes affutées après s’être remis de ses
transes collectives au sein de la Colonie de Vacances ou du duo math-rock PNEU.
Et on tient surtout là notre énième « Disque de Batteur » si cher à
ce blog… Certes avec son projet à quatre mains INSTITUTRICE, il y avait déjà eu
une chronique sous ce tag. Avec Tachycardie la frénésie rythmique ne faiblit
pas vraiment. Deux mains seulement certes et tout ce qu’il faut de mailloches
et de baguettes pour taper sur ses bambous de tout poil. Mais sur ce début
d’Autonomie on glisse subtilement de la performance vers une dimension à haute
valeur narrative et surtout ouverte à un aventurisme des plus exploratoires :
les petites comptines speedées sont composées à partir d’un unique
matériau : des pierres. Elles sont frappées, percutées, triturées et
sérieusement retravaillées dans les filtres analogiques d’un synthé bricolé
maison. What else ? Pas grand-chose en fait au vu du plaisir
minéral (pour ne pas dire organique…) à écouter ses cavalcades obsessionnelles
à la fois vertigineuses et suspendues. Jamais loin d’un jusqu’au boutisme
forcené et conceptuel, la musique de J.B a cependant conservé ce qu’il faut
d’espièglerie pour piéger nos sens affolés entre évidence (presque)
rudimentaire et procédé (très) élaboré. La dernière fois que j’avais pu entendre
un travail aussi abouti à base de pierres traitées c’était avec le travail de
Scott Gibbon (aka Lilith) et son bien nommé « Stone ». Mais le propos
alors était plus sombrement rituel que franchement percutant.
L'Un.
TACHYCARDIE : Autonomie Minérale (UnJeNeSaisQuoi. 2023)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire