«Music is a
part of my life ». C’est à peu près tout ce qu’on peut lire et ce qu’on
peut retenir du succinct encart « bio » de sa page Bandcamp. Ne pas
chercher ailleurs : pas grand-chose d’autre à glaner sur la Toile, ce qui est
toujours rassurant à l’heure où les autoroutes de l’information se saturent
d’eux même et de toute la vanité de l’instant. … A part of my life :
profession de foi désarmante qui devrait figurer dans toute biographie de
musicien honnête et autres mélomanes. Forçat
du son fixé, soutier d’une électroacoustique narrative sans fioritures et effet
de manche, la musique de Martino Caterina est directe et le plus souvent relève
de l’expérimentation heureuse, du process laborieux propre à ceux qu’animent
une passion dévorante. Clichés et poncifs que de rabâcher tout ça, mais ce
genre de « rencontre » musicale inopinée n’a de cesse de renouveler
un émerveillement à la naïveté assumée. « Portrait de la cité. 2021 » donc. L’invitation
sonore est sans équivoque, la ville probablement fictive et modulable à souhait.
Cette déambulation dans les rues de la cité rêvée est un mélange d’errances et
de digressions : techniques mixtes où le temps et les matériaux sonores
utilisés s’étirent en échos profonds et granularité parcimonieuse, de sombres
accents symphoniques lorsque la poésie prend le dessus sur un réel altéré. On est loin de toute prétendue objectivité
d’un field-recording panoramique : le portrait dressé ici sera
résolument impressionniste, fait d’instantanés mélancoliques brumeux et de
longs travellings aux accents de rituels de passage. Il suffit de se laisser
happer dans ce dédale de rues qui prennent forme et s’évanouissent dans ce
discret cinéma pour l’oreille.
L'Un.
Martino Caterina (aka Alex Pini) « Ritratto di città 2021 »
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