Encore une fois, une association de malfaiteurs réussie ! Le nouvel album de Battles prouve que le nombre n’est pas l’essentiel, que le power trio sied au rock dans tous ses états. En effet le chanteur étant parti pour de nouvelles aventures, lui qui écrivait une bonne partie des réalisations, il semblait difficile de remettre le couvert sans l’un des cuistots, en tout cas avec autant de réussite ! Et bien, les pieds niquelés en cuisine ont mis les petits plats dans les grands : leur maestria respective présente sur les albums précédents se libère à nouveau, comme sur le morceau introductif, pure continuité des épisodes précédents, déhanchement et sautillements garantis. La suite avec le titre ayant inspiré le nom de l’album, Ice Cream, engage les vocaux, nombreux et partagés, avec le chilien Matias Aguayo : la sauce prend bien, revenu de la tiède première écoute- oui ça m’a laissé un peu perplexe la première fois, n’ayant pas véritablement retenu un morceau ou un autre. Et il est vrai qu’il n’y a pas à proprement parler de titre phare, comme Atlas dans le précédent (et déjà lointain) « Mirrored ». Le traitement des instruments est relativement clair, moins d’effets sur les guitares et les claviers, moins de travail vocal ; mais les compositions étant toujours là, complexes, parfois drôles presque parodiques, nous emmenant sur un rythme pour nous engager sur son contretemps l’instant d’après avec beaucoup de subtilités, l’air de rien. Ce qui faisait déjà l’apanage du groupe Helmet dont c’était le batteur. Exemple le début cumbia de « Inchworm », qui se farci de nuances rythmiques au fil du déroulement, on est presque dans le travail chilien (encore) de Senor Coconut !
Tout ça pour préparer le suivant « Wall Streeet » au développement non durable, emprunt de sonorités 8bits et toys. Finalement je trouve pertinent d’être allé chercher quelques featurings voix afin de renforcer leur travail, ajoutant une diversité de couleurs à leur plat. Leurs voix persos étant un peu justes, ils ont eu l’intelligence de les complèter par d’excellentes personnalités.
Ils restent habiles même si leur travail se fait plus discret, de par les effets limités, et j’ai un peu hâte de les voir sur scène dans une formule qui risque d’être encore détonante. Amusement, énergie et surtout savoir faire. Dernière recommandation d’écoute, le décalé et très pop en même temps « Sweetie & Schag » avec la voix délicieuse de la japonaise Kazu Makino des Blonde Redhead.
L'Autre
Gloss Drop, Warp, 2011 –sort en juin.
La video (kitch voire mauvais goût) d’ice cream sur leur site : http://bttls.com/video/
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