je regarde les
photographies de la pochette c’est bien cet espace laissé à son propre
abandon que Mathias Delplanque a cette fois-ci choisi d’investir non pour le
remplir mais pour en souligner son absolue désolation un ange passe fantomatique
long travelling suspendu perdu dans une contemplation introspective les échos
crépusculaires de guitare qui traversent un paysage offert à la rouille et au vent anatomie de la
déréliction chasser le dragon tapi
dans cette indicible mélancolie post-industrielle si le précédent Chutes se jouait des
mises en abîme Drachen accroche les particules de poussières en suspension
piégées par un rai de lumière malade les articulations sont toujours aussi
organiques s’inscrivant cependant dans un mouvement plus ample et délié en
longs aplats de grésillements de matière parfaitement maitrisés les possibles comparaisons
et connexions des plus pertinentes fusent mais d’éviter cette fois-ci de tomber dans ce
fâcheux travers le projet semble avoir mûri loin des regards à l’écart du
tourbillon incessant de ce monde hyper-connecté épris d’instantanéité cher Mathias j’aime beaucoup ce que tu fais
mais là que veux-tu tu es encore allé trop loin encore un de ces
disques qui va hanter le chevet de mes
nuits blêmes et meubler mes silences ahuris.
L'Un
Mathias DELPLANQUE : "Drachen" ( IciD'Ailleurs. 2015)
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