Sorti récemment chez le prolifique
Denovali, qui conjugue une identité forte et un certain esprit de famille, le petit dernier de BLUENECK, résume
parfaitement toute la philosophie du label : plongée sans filet dans
un univers cinématique dépouillé, où le piano donne une
coloration doucement bleutée (donc), louvoyant à la marge plutôt
que de façon frontale. On ne rentre que progressivement dans cette
bande-son imaginaire inquiète aux nombreux épithètes post-quelque
chose. Rythmes tribaux, lointains et assourdis, mélancolie à la
narcose impalpable, échos électroniques d'un bruit jamais loin de l'explosion
feutrée, une fausse quiétude s'installe. On est pris par une main
pour être lâché de l'autre au sortir de la forêt à l'orée d'une
ville étouffée. Musique de lignes de front indécises, comme ces
ombres dans leur silhouettes anonymes au bord de la route, au bord du
gouffre. On ne saura jamais. BLUENECK nous retient le souffle coupé
dans l'attente d'une suite sans fond, flou résolument
artistique. Musique de lointains indéfinis, à l'ouest du grand
nulle-part. Une réussite toute en demi-teinte avec une seule
palette de bleu climatique pour tout instrument.
L'Un.
BLUENECK : "Epilogue" (Denovali. 2012)
le site de BLUENECK
le site du label DENOVALI (une visite s'impose...)
quelques extraits de leur discographie du groupe sur leur page soundcloud.
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