lundi 28 mars 2016

GUM TAKES TOOTH : Mirrors Fold




« quand le son devient aigu, jeter la girafe à la mer »  (H. Michaux)


Bang ! avec ce nom improbable qui vous en colle une dans les dents. Bam ! Bam ! une batterie toute en lourde syncope hallucinée. D’en reprendre une baffe, les nerfs de l’auditeur soumis à rude épreuve : fréquences sombres d’un ayahuasca de synthèse à la formule encore instable.  Bang on a can : trip motörik peuplé d’elfes mutants accrochés à de gibbeuses montagnes russes. La mélodie suave est absente, les nappes entêtantes et les  boucles contrariantes omniprésentes. Transe sournoisement  chamanique misant sur la puissance frontale de la pulsation primitive constamment relancée. L’appel de la forêt  est à peine déguisé sous les pulsions de jungle urbaine . Un power-duo londonien dont il faut chercher les inspirations dans la technicité des Nomeansno (plutôt que dans la spontanéité potache des Lightning Bolt), le mysticisme extatique d’un Guardian Alien ou la transe modulaire du bien nommé Robert Aiki Aubrey Love, lorsqu’on aurait tendance à les rattacher par défaut  à la  déferlante rétro-futuriste synth-pop qui a tendance à pulluler comme du chiendent sur les bas-côtés ces derniers temps.
Bam ! largement de quoi cramer vos derniers neurones sur les dancefloors miteux d’arrière-salles à peine tropicalisées entre 2 punks à chiens et trois hipsters avisés.
Power : Love & Entropy.

L'Un.

Gum Takes tooth "Mirrors Fold" (Tigertrap. 2014)



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