mardi 20 septembre 2011

PATRIC CATANI

En train, après une soirée mouvementée, quelques échanges avec Patric qui, sous le pseudo Candie Hank, a mis une claque aux fans de rock et d’électronique, ainsi qu’aux fêtards du samedi soir qui n’ont pu faire que danser : ça se passe comme ça au pays de Candie.

S:Comment te situes tu par rapport à d’autres groupes allemands de ta génération ?
PC:Pas de positionnement politique ni militant. Je trouve que ce type d’attitude te sectarise ; on est pris au piège de ses idées. Donner son avis sur un événement particulier peut souvent être pris pour une généralité ensuite. Comme un mode de pensée global même. On retire du contexte.
Et deuxième problème c’est que tu es ensuite complètement prisonnier de ça, on t’a donné un profil, une étiquette, et on pense que ton avis ira dans tel sens.

S:Ton attitude actuelle avec ce positionnement ?
PC:J’ai pris du recul. Je ne m’intéresse pas à ça, ce n’est pas mon job. J’ai vu et entendu tellement de mecs issus du punk, militant, alternatif, se planter. Et puis tu es contraint de te mettre en avant, comme un donneur de leçon. C’est flippant.

S:Comment tu as évolué ?
PC:Etre adulte !
Et rigoler !
Voilà un bon mix ! En fait, j’ai opté pour la musique parce que je ne peux faire que cela pour être bien. C’est nécessaire. Et ça ne m’empêche pas de faire des choses en plus.

S:Un bien nécessaire !
PC:Oui indispensable à l’équilibre. Alors j’ai fait beaucoup de choses, rencontré beaucoup de gens. Ça m’a été super profitable : depuis le premier remix de Mouse of Mars, j’ai testé plein de choses. Je ne suis plus dans le breakcore, comme du temps de EC8OR ; le hardcore, mais j’aime le gabber, et fait avec les Puppetmastaz du hip hop avec de l’humour.
J’ai appris à écrire avec cet humour, j’ai appris à me détacher du pesant, du sérieux. C’est juste de la légèreté, de la musique !

S:Et c’est universel !
PC:Oui et j’aime renouveler ma manière de faire de la musique : comme le précédent Candie Hank (Groucho Running) était d’inspiration polka, j’ai donné ce que j’avais à faire là dedans. Maintenant je change rythmiquement.

S:Oui ton set avait d’anciens morceaux, mais les patterns n’avaient plus grand-chose à voir ; on les sentait mais elles étaient recouvertes par de nouvelles, plus directes.
PC:Oui et je ne sais pas où je vais aller ; certaines fois c’est la rencontre avec un matériel qui va enrichir mon set. Et puis les rencontres humaines.
Un nouveau Candie Hank est en préparation, sans délai pour l’instant. Et je sors des jets, albums, mix qui sortent sur bandcamp ou autres (sous Patric Catani ou d’autres pseudos) ; c’est du direct, tu prépares et dès que c’est prêt tu le livres pour passer à autre chose.

S:On a vu ces dernières années une accélération incroyable : avant un album mettait plusieurs mois de préparation, d’enregistrement puis des mois d’attente pour la sortie. Maintenant tu fais la musique et tu l’enregistre en même temps : et le lendemain tu le mets en vente en ligne, c’est incroyable.
PC:Je vis en ce moment un truc comme cela : mon précédent album sous mon nom Catani est fait depuis l’été 2010, on est en septembre 2011 et il n’est pas encore sorti, le label attend « le bon moment » : du coup, je suis passé à autre chose, je ne le jouerai pas en concert, pas la peine.
Je l’ai déjà bien joué !

S:Actuellement tu es sur Driver & Driver, duo avec un batteur.
PC:Oui on a sorti un album, tourné un peu, ça se rode petit à petit. On prend nos marques et le courant passe vraiment bien. Je pense que l’on va bosser un petit format, maxi ep ou mini album, pour bien poursuivre et assez rapidement ! C’est essentiel pour aller au bout du projet.
Mais tout ça en restant loin du concept de groupe. Rester libre de ses choix pour aller là où l’on veut. Rien n’est pire que de faire les morceaux dans le même style parce que l’on a un nom et un cadre.

S:Comme le militant que tu décrivais tout à l’heure.
PC:Je ne me serai pas vu faire les albums à la suite avec le même son ; l’envie du moment va dicter la forme.

S:Et les bandes son ?
PC:Oui un peu d’installations sonores, et des collaborations sur des petits cours métrages. Là je suis sollicité par un réalisateur italien pour un long métrage de fiction : c’est un film un peu suspense, frisson, horreur…très italien !  Ça se fait en décembre – janvier 2012. C’est la première fois que je fais dans ce format, j’ai la pression, ça va être sur peu de temps, mais je vais aller en Italie et bosser en direct avec le réalisateur. Il est cool, on va bien rigoler, ça va être très agréable.

S:Ton cadre de vie ?
PC:A Berlin. Je suis entouré par une vie grouillante de propositions ; là bas tu fais des choses, même extras, mais c’est assez banal. Ça te demande vraiment plus d’originalité dans ce que tu fais. C’est dur, mais très amusant, les gens proposent beaucoup de choses. C’est dément ! Ça me permet de faire plein de rencontres aussi.

Pour clore, on a parlé aussi de bending, d’ajout de ces petites machines et d’électroniques dans nos sets, et de quelques groupes passés et présent jusqu’à l’arrêt du train…

L’Autre

Quelques projets auxquels il participe ou a participé pour vous aider à trouver des liens sur la toile. Enjoy !

Site perso, menant vers toutes ses réalisations :
Ec8or, groupe avec Gina des Cobra Killer :
Live des Puppetmastaz :
Installation sonore Lemniscate :

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