En
train, après une soirée mouvementée, quelques échanges avec Patric qui, sous le
pseudo Candie Hank, a mis une claque aux fans de rock et d’électronique, ainsi
qu’aux fêtards du samedi soir qui n’ont pu faire que danser : ça se passe
comme ça au pays de Candie.
S:Comment
te situes tu par rapport à d’autres groupes allemands de ta génération ?
PC:Pas
de positionnement politique ni militant. Je trouve que ce type d’attitude te
sectarise ; on est pris au piège de ses idées. Donner son avis sur un
événement particulier peut souvent être pris pour une généralité ensuite. Comme
un mode de pensée global même. On retire du contexte.
Et
deuxième problème c’est que tu es ensuite complètement prisonnier de ça, on t’a
donné un profil, une étiquette, et on pense que ton avis ira dans tel sens.
S:Ton
attitude actuelle avec ce positionnement ?
PC:J’ai
pris du recul. Je ne m’intéresse pas à ça, ce n’est pas mon job. J’ai vu et
entendu tellement de mecs issus du punk, militant, alternatif, se planter. Et
puis tu es contraint de te mettre en avant, comme un donneur de leçon. C’est
flippant.
S:Comment
tu as évolué ?
PC:Etre
adulte !
Et rigoler !
Voilà
un bon mix ! En fait, j’ai opté pour la musique parce que je ne peux faire
que cela pour être bien. C’est nécessaire. Et ça ne m’empêche pas de faire des
choses en plus.
PC:Oui
indispensable à l’équilibre. Alors j’ai fait beaucoup de choses, rencontré
beaucoup de gens. Ça m’a été super profitable : depuis le premier remix de
Mouse of Mars, j’ai testé plein de choses. Je ne suis plus dans le breakcore,
comme du temps de EC8OR ; le hardcore, mais j’aime le gabber, et fait avec
les Puppetmastaz du hip hop avec de l’humour.
J’ai
appris à écrire avec cet humour, j’ai appris à me détacher du pesant, du
sérieux. C’est juste de la légèreté, de la musique !
S:Et
c’est universel !
PC:Oui
et j’aime renouveler ma manière de faire de la musique : comme le précédent
Candie Hank (Groucho Running) était d’inspiration polka, j’ai donné ce que
j’avais à faire là dedans. Maintenant je change rythmiquement.
S:Oui
ton set avait d’anciens morceaux, mais les patterns n’avaient plus grand-chose
à voir ; on les sentait mais elles étaient recouvertes par de nouvelles,
plus directes.
PC:Oui
et je ne sais pas où je vais aller ; certaines fois c’est la rencontre
avec un matériel qui va enrichir mon set. Et puis les rencontres humaines.
Un
nouveau Candie Hank est en préparation, sans délai pour l’instant. Et je sors
des jets, albums, mix qui sortent sur bandcamp ou autres (sous Patric Catani ou
d’autres pseudos) ; c’est du direct, tu prépares et dès que c’est prêt tu
le livres pour passer à autre chose.
S:On
a vu ces dernières années une accélération incroyable : avant un album
mettait plusieurs mois de préparation, d’enregistrement puis des mois d’attente
pour la sortie. Maintenant tu fais la musique et tu l’enregistre en même
temps : et le lendemain tu le mets en vente en ligne, c’est incroyable.
PC:Je
vis en ce moment un truc comme cela : mon précédent album sous mon nom Catani
est fait depuis l’été 2010, on est en septembre 2011 et il n’est pas encore
sorti, le label attend « le bon moment » : du coup, je suis
passé à autre chose, je ne le jouerai pas en concert, pas la peine.
Je
l’ai déjà bien joué !
PC:Oui
on a sorti un album, tourné un peu, ça se rode petit à petit. On prend nos
marques et le courant passe vraiment bien. Je pense que l’on va bosser un petit
format, maxi ep ou mini album, pour bien poursuivre et assez rapidement ! C’est
essentiel pour aller au bout du projet.
Mais
tout ça en restant loin du concept de groupe. Rester libre de ses choix pour
aller là où l’on veut. Rien n’est pire que de faire les morceaux dans le même
style parce que l’on a un nom et un cadre.
S:Comme
le militant que tu décrivais tout à l’heure.
PC:Je
ne me serai pas vu faire les albums à la suite avec le même son ; l’envie
du moment va dicter la forme.
S:Et
les bandes son ?
PC:Oui
un peu d’installations sonores, et des collaborations sur des petits cours
métrages. Là je suis sollicité par un réalisateur italien pour un long métrage
de fiction : c’est un film un peu suspense, frisson, horreur…très italien ! Ça se fait en décembre – janvier 2012. C’est
la première fois que je fais dans ce format, j’ai la pression, ça va être sur
peu de temps, mais je vais aller en Italie et bosser en direct avec le
réalisateur. Il est cool, on va bien rigoler, ça va être très agréable.
S:Ton
cadre de vie ?
PC:A
Berlin. Je suis entouré par une vie grouillante de propositions ; là bas
tu fais des choses, même extras, mais c’est assez banal. Ça te demande vraiment
plus d’originalité dans ce que tu fais. C’est dur, mais très amusant, les gens
proposent beaucoup de choses. C’est dément ! Ça me permet de faire plein
de rencontres aussi.
Pour
clore, on a parlé aussi de bending, d’ajout de ces petites machines et
d’électroniques dans nos sets, et de quelques groupes passés et présent jusqu’à
l’arrêt du train…
L’Autre
Quelques
projets auxquels il participe ou a participé pour vous aider à trouver des
liens sur la toile. Enjoy !
Site
perso, menant vers toutes ses réalisations :
Ec8or,
groupe avec Gina des Cobra Killer :
Live
des Puppetmastaz :
Installation
sonore Lemniscate :
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