samedi 19 février 2011

YOUNG GODS: Everybody knows

dieux tout court...
Les Young Gods furent un trio d’exception, de pure énergie rock, piliers de la musique industrielle, du moins d’un indus mélodique autant que rythmique, la chose n’était pas alors courante. Au sortir du punk, ils figurèrent des musiciens les pieds bien ancrés dans le présent technologique, et ne reniant pas leur origines, les mettant à jour de façon évidente par des morceaux lumineux sur Tv Sky, mais avant encore sur cet album de reprises de Kurt Weil. Et ceci parce que la poésie a une place dans leur musique.
Les Young Gods ont toujours tracé leur propre voie, leur « longue route », sans se soucier de se trouver toujours à sa tangente : car s’en est tout l’intérêt…ils défrichent certaines fois en passant au tout numérique, puis en revenant au tout acoustique, et enfin, avec ce dernier album tout est là. Les samples et les instruments, les voix susurrées et les voix rauques, les percussions puissantes et les nappes aériennes…leur musique complexe est non seulement aboutie, mais joue encore du sens par des paroles légères ou engagées (chantées en anglais, français et allemand). En bref une synthèse de leurs savoir-faire, des épisodes précédents.
Le délicat Blooming, truffé de samples savamment retravaillés qui font des incursions dans un beau panoramique, ouvre l’album ; il fait monter la pression intelligemment à l’aide d’une guitare acoustique et de samples de percus cutés. De la belle ouvrage presque pop. Qui débouche sur un curieux riff de guitare millésimé rock progressif qui trompe son monde : on pénètre en fait sur un power rock remuant, comme une voiture fonçant sur une autoroute. Tout l’album vous baladera ainsi, l’air de rien, installant ambiance après ambiance pour mieux les déconstruire avec maîtrise et bon goût.
Ça reste un groupe à découvrir, et accessible donc ne privons personne de ce plaisir ! Comme je le fis en poussant fort le son au milieu d’une fête, ou bien simplement vautré dans son meilleur siège – fauteuil – canapé – lit – choisi ton confort camarade !
Savamment organisés et aguerris après 30 années de créations, ils jouent en quatuor désormais et restent un vrai groupe de scène, celui qui donne, qui transmet, qui émeut. Un quatuor d’exception.


L'AUTRE


du son sur:
young gods
Young Gods, Everybody knows, 2010, Pas Mal Publishing

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