lundi 29 mars 2021

BRÂME "ce qui rôde"

 

Ça commence dans la brume plutôt que Brâme. Un vol bas et décharné d’oiseaux fuyant la peste. Terrible mugissement sans fond ; de celui qui pousse les gueux à tendre l’embuscade à l’orée des forêts. Oyé oyé bonne gens : la chasse est ouverte. Parce qu’on n’en reviendra pas indemne, de cette incursion au pays d’un blues rural, casse-gueule et âpre comme de l’alcool de mauvais grain. Le duo manipule ses six-cordes avec l’opiniâtreté résignée de ces forçats qui retournent la terre, cassent les cailloux sur le bord des routes. Une pulsation primale sur 2 accords et ces bruissements parasites qui mènent tout droit à une transe païenne. Ruminer le noir. Expiatoire. Blues primitif à peine électrifié et simplement braillé. Quelques relents vaguement industriels corrodent les sillons tracés avec peine. Cru, poignant et viscéral. Habité plutôt qu’hanté. La bande-son idéale d’un Aux Animaux la Guerre… si seulement le livre avait été à la hauteur du Brâme.

 

L’Un.

BRÂME "ce qui rôde" (autoproduit. 2020)

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