samedi 11 mars 2017

SUICIDE MOTORHEAD "Battùta"

« Si vous ne savez pas où vous allez, n’importe quel chemin vous y mènera. » – Lewis Carroll



Ne pas se limiter à ce qu’on entend. L’idée est d’être amené à une circumambulation  autour de cet espace sonore temporaire et précaire. On oublie toute trame narrative pour privilégier l’instant décalé de l’écoute : celui juste avant la chute, les deux pieds dans une mauvaise pantoufle.  On ne va pas non plus vous tenir la main, alors mieux vaut encore rester le cul à terre, la bouche béante, le dos bien calé au mur de la pièce mitoyenne.
Chambre froide.
Musique arty au sens le plus noble du terme : making sound. D’une seule main claquant aux vents. A la manière d’un koan organique, là, à chercher l’espace entre la selle et le cavalier. Entre,  des micros baladeurs et les instruments revêches.
S’approprier le temps, le son et l’espace, autour
Eux aussi se sont enfermés comme un Beuys avec une poignée de loups à la ramasse, remplissant la pièce à la manière d’un bain à remous,  le fantôme d’un borbeto-jam au ralenti planant au-dessus de leurs têtes
Le son épouse les formes mouvantes, l’esprit déambule, le regard clos (le cul rivé au sol)
Des partis-pris sur le fil du rasoir, abrupts, parfois rêches et évidents
Cordes foutraques qui frappent et résonnent, les fûts mal embouchés, qu’enveloppent le grouillement d’un magma analogique. Fausse déglingue de rigueur pour une vraie cérémonie de potlatch qui s’ignore.  
Au final, la question n’est pas de savoir si ce trio sans bassiste revisite le cadavre exquis du légendaire combo à tête cornée, mais ce que ça aurait pu donner s’il s’était prénommé Megadeth-Coltrane.


L'Un.

Suicide Motorhead "Battùta" (HAKLowfi records. 2016)

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