
Louis Sarno ne l’est peut-être pas, assis dans sa chaise en rotin au fin fond de la forêt tropicale Centrafricaine. Sous ces latitudes, le vrai confort commence probablement par une moustiquaire intacte, une bière éventée et une foi à toute épreuve. Depuis plus de vingt-cinq ans, Louis Sarno, citoyen américain à l’origine, a tranquillement payé de sa personne, oscillant entre malaria et hépatite et typhoïde, fasciné le plus simplement du monde par ces fameux habitants des forêts d’Afrique centrale, les pygmées Bayaka. Un billet du type aller-simple. Vingt-cinq années discrètes au bord de notre monde fini, plongée sans filet dans l’inconnu. Un appel de la forêt donc, et une histoire intimement liée à l’art consommé de la rencontre. Leçon d’anthropologie totale. Louis Sarno en tire 1500 heures d’enregistrements. L’histoire de sa vie, filigranes d’un témoignage unique : celui d’un peuple furtif dont la moindre respiration se greffe sur la rumeur profonde d’une Forêt totémique et nourricière.


Auditeurs perdus dans le velours sans fond de fauteuils moelleux, nous contemplons nos origines reléguées depuis longtemps à un simple fantasme rousseauiste, vacillant entre la tristesse rabâchée des tropiques et le cœur verdoyant des ténèbres.
Régressif et revigorant.
L'Un.
Song from the Forest, un documentaire de Michael OBERT.
Bande Originale par Louis SARNO (Gruenrekorder. 2015)
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