Au départ, je ne voulais pas écrire sur ces disques aux styles fort différents et encore moins les opposer. Par flemme, par manque de temps d’autant plus qu’ils avaient déjà eu droit de citer dans ces pages. Mais… snobisme oblige, c’est ce sticker « tttt » de ces ringards de Télérama collé sur le dernier Timber Timbre et placé en tête de gondole chez l’agitateur culturel moribond qui m’aura passablement agacé et décidé du contraire.
Si depuis pas loin de 3-4 ans, le s/t de Timber Timbre, véritable saut de l’ange sans filet, règne altier et sans partage dans ma discothèque, ce n’est pas le suivant « Keep On keeping On » qui aura bousculé la hiérarchie établie malgré les émois de la presse spécialisée. On criait déjà au génie sans oser admettre que ce nouvel opus restait clairement un cran en dessous. Voilà qu’on annonce, tous médias confondus, un nouvel opus au titre racoleur et plein de promesses à hauteur d’entrejambe. Bis repetita : fébrilement attendu comme le nouveau messie et acclamé par tous dans un consensus sans recul, aucun, j’ai l’impression d’être le seul à rester circonspect, le cul entre deux chaises, une chaise musicale dans le vide. Ok ok ok, les 2 ou 3 premiers titres semblent tenir la route dans la lignée directe des albums précédents, mécanique suave trop parfaitement huilée aux entournures à la façon d’une Marque Déposée pour véritablement renouer avec la sorcellerie initiale, combien même l’introductif et vénéneux « Beat the drum slowly » s’inscrit dans la catégorie « coup de maitre » intemporelle. Des ambiances exotiques appuyées voire gainsbaldiennes (!!) tracées au cordeau s’ensuivent pour hélas très vite tourner en rond; puis on s’emmerde un peu, redite redite et tout est dit. Reste cette voix de sombre crooner de Taylor Kirk qui ne cesse de s’affirmer, et de prendre une ampleur tranquillement inouïe. Du genre à bouffer l’univers tout entier un de ces quatre et l’air de rien.

Au final, si Timber Timbre arrivera tranquillement, album après album, à décrocher le statut envié d'artiste mouille-culotte pour trentenaires urbains consommateurs de produits culturels, Hawks eux se contentent crânement d'être le groupe le plus classe d'un monde en désuétude dans un genre soigneusement ostracisé, sans même faire de pub pour quelconque marque de bière...
C'est bon parfois, d'écrire une sous-chronique où on ne se fera pas que des amis...
L'Un.
TIMBER TIMBRE : Hot Dreams (FullTimeHobby. 2014)
HAWKS : s/t (Rejuvenation. 2014)
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