
Etrangeté, comme les arpèges avortés du piano, bercés par une électro-acoustique fantomatique où se perd un chant atonal et décal é (« We Cannot Imagine »).
Luxuriance stérile d'un strumming pianistique confronté à la montée en puissance de bruissements et interférences sinusoidales (« When They Are Overheard »).
Naufrage distant pour notes orphelines égarées et langage morse digital (« We see infancy »). Primitivisme organique de la note unique martelée sans cesse dans un tourbillon de cliquetis sous pression (« We Also Dress Today »).
Dérapage incontrôlé d'une (cyber?) reprise à côté de ses pompes d'un morceau crooner de Bill Evans («Waits for Debby ») .
A défaut de la symbiose attendue, c'est une fragile alchimie des extrêmes opposés qui opère lentement, avec cette assurance modeste d'artisans-défricheurs sûrs de leur bon droit en ce monde de certitudes canoniques éculées.
Et Miles Davis qui doit se retourner dans sa tombe...
L'Un
Chris ABRAHAMS & Alessandro BOSETTI : "we who had left" (Mikroton. 2012)