mardi 30 avril 2013

AUTECHRE: Exai



Passant par Périgueux, je me suis retrouvé dans le très achalandé magasin de disque local, indépendant, et regorgeant de vinyls…quasi du sol au plafond. Dans ces conditions, le tôlier de La Démothèque m’a vu venir vers la caisse avec les bras chargés de galettes et du coffret du dernier Autechre, onzième du nom.
Le duo anglais s’est fendu de deux heures de sons sur ce coup là, deux heures comme un hommage à eux-mêmes tant le soin apporté à la dite chose est évident, alliant  le délicat, soyeux, envoûtant avec la complexité et l’atmosphérique combinés. Cela m’a amené à reprendre la plume, une fois l’objet posé délicatement sur la platine, et le coffret sur le canapé ; 4 vinyls le composent donc, les pochettes recouvertes d’un graphisme d’inspiration numérique, pixels à la loupe assemblés tels les pièces d’un puzzle taille enfant.
Ces visuels répondent habilement au jeu de pistes que sont ces 17 morceaux. Ils sont narratifs avant, pouvant facilement s’imaginer accompagnant des images. Illustrations tout de même d’un monde complexe, les architectures des morceaux fonctionnant sur des accumulations de sons digitaux, de samples de voix ou de pianos très filtrés, et s’autorisant des dérives rythmiques extrasytoliennes, ou envolées jazzys de 0 et de 1 devenus flous.
Cet album s’écarte de folies passées, en restant sur des tempos raisonnables, sans lorguer non plus de façon putassière comme d’autres vers le dubstep. Les longueurs des plages s’accordent avec ses rythmes douces, bien que d’arythmique apparence, et le voyage est réussi de bout en bout.

L'Autre

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