Passant
par Périgueux, je me suis retrouvé dans le très achalandé magasin de disque
local, indépendant, et regorgeant de vinyls…quasi du sol au plafond. Dans ces
conditions, le tôlier de La
Démothèque m’a vu venir vers la caisse avec les bras chargés
de galettes et du coffret du dernier Autechre, onzième du nom.
Le
duo anglais s’est fendu de deux heures de sons sur ce coup là, deux heures
comme un hommage à eux-mêmes tant le soin apporté à la dite chose est évident,
alliant le délicat, soyeux, envoûtant
avec la complexité et l’atmosphérique combinés. Cela m’a amené à reprendre la
plume, une fois l’objet posé délicatement sur la platine, et le coffret sur le
canapé ; 4 vinyls le composent donc, les pochettes recouvertes d’un
graphisme d’inspiration numérique, pixels à la loupe assemblés tels les pièces
d’un puzzle taille enfant.
Ces
visuels répondent habilement au jeu de pistes que sont ces 17 morceaux. Ils
sont narratifs avant, pouvant facilement s’imaginer accompagnant des images.
Illustrations tout de même d’un monde complexe, les architectures des morceaux
fonctionnant sur des accumulations de sons digitaux, de samples de voix ou de
pianos très filtrés, et s’autorisant des dérives rythmiques extrasytoliennes,
ou envolées jazzys de 0 et de 1 devenus flous.
Cet
album s’écarte de folies passées, en restant sur des tempos raisonnables, sans
lorguer non plus de façon putassière comme d’autres vers le dubstep. Les
longueurs des plages s’accordent avec ses rythmes douces, bien que d’arythmique
apparence, et le voyage est réussi de bout en bout.
L'Autre
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