Une
fois n’est pas coutume, allons aux antipodes. C’est vrai que les groupes
n’abondent pas jusqu’à nos contrées, d’aucun esprits chagrin diront que ce
n’est pas plus mal -on verra ça en mai messieurs-dames. En attendant, je me
suis replongé dans l’écoute de cet album en revoyant la pochette. Et là
« tilt » ! C’est un son qui m’a intéressé dès la première écoute
il y a un an à sa sortie. Après quelques réécoutes, et quelques danses trépidantes,
ses rythmes endiablés m’ont revisités ! Attention danger !!!
Ces
néo zélandais sont loin de toute tradition, difficiles à définir, mais peu
importe, ils ont choisi de nous le montrer avec leurs costumes dépareillés et
bigarrés. Quelques accessoires de mode pour compléter et nous nous trouvons en
face de 4 énergumènes tout droits sortis de la fin des années 60’, avec un sourire béa en
travers de leurs visages. Psychédélique certainement, mais les influences sont
multiples, et avant tout ethniques : la première comparaison qui m’était
venu en tête est avec le son de Konono n°1, groupe de République Démocratique
du Congo, sur Crammed records. Un son particulier, qui vient de la rue tant il
est brut, rocailleux et métallique. Autre point commun, ce bidouillage d’instruments,
du cousu main, qui assimile cette musique populaire à de l’artisanat, donc au
savoir-faire.
Composé
d’une batterie d’éléments minimaux, de ce qui ressemble à une guitare, ou un oud
carré, ou une guitare montée à partir d’une boite, d’un clavier dont les sons
ronds sont tout de même un peu granuleux sur les bords, et une percussion en
bois qui rappelle un ballafon, c’est ainsi que l’Orchestre des Sphères nous
trimballe hors de notre chambrée…
Ça
démarre par un percussif Hypercube, où les voix répondent en cœur à des
déroulés de notes, ça donne le ton, écoutez déjà ça, vous risquez d’en oublier
de passer à un autre disque, à une autre atmosphère. Car c’est une musique à
danser, collective et joyeuse, enfantine et puissante.
L’album
déroule ensuite leurs compositions, poétiques parfois, psychés barrées comme « Eternal
C of Darkness », sautant sans vergogne d’une ambiance à l’autre, tel un
jeu. Même si les instruments sonnent parfois comme de simples jouets, il y a là
l’énergie folle des Ex, et autres Dog Faced Herman. Je me laisse sûrement
influencer par le chant fusionnel féminin et masculin, et les cordes bloquées
ici et là comme dans « Isness » , et c’est probablement de ce côté-là
que l’influence occidentale est à prendre. Ajouter juste un zest de folie et on
y est…vous y êtes ?
La
même joie est communicative en live, mêlant peu de mystique pour se concentrer
sur le groove, quelques vidéos traînent sur le net pour en avoir une idée et se
faire une représentation claire de leur sens de l’humour, élément essentiel
pour savoir se remettre en question en permanence dans ce que l’on créé. La belle dégringolade de "Toadstone" nous en met une bonne couche!
Le
nonagone est une forme compliquée, peu usitée, mais finalement très simple
quand on a trouvé le bon angle pour la réaliser…
L'Autre
Nonagonic
Now, Get it from Fire records
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