mercredi 11 avril 2018

FRIENDSHIP "hatred"



friendship / ˈfrɛn(d)ʃɪp
noun 
      The emotions or conducts of friends; the state of being friends.  
      “old ties of love and friendship”

"L'amitié nous donne la chance de désherber notre jardin intérieur, ou de faire fleurir notre propre désert" (J.Kelen)

Avec une pochette blanche  illustrée d’une guillotine lointaine (on saluera là une francophilie boute-en-train), des titres comme "El Chapo" ou "Bill Evans" (ça vous rappelle pas les américains punks de Charles Bronson ?), leur précédent recueil sobrement intitulé « I&II » délimitait d’emblée leur périmètre dans un genre musical où la surenchère agressive est la règle, la veste à patches et à clous crado la seule loi…
Retour sans tambour ni trompette, mais avec une poignée de mitraille, de l’énigmatique quatuor japonais : pochette  noire tout ce qu’il y a de plus opaque et titre en forme de joyeux oxymore. La couleur est donnée. Le ton lui, s’annonce d’emblée dès l’introductif « Rejected » , véritable manifeste d’un genre pourtant aussi prolifique que du chiendent : blasts compulsifs de batterie assénés en un bloc compact, larsens dissonants en échos et écorchements misanthropes de ce qui a dû, un jour ressembler à une voix humaine.. Pareil niveau de violence systématique relève du concept pur et on se prend à tutoyer les anges et vieux démons du passé, à savoir le séminal « Scum » de Napalm Death, ou les vieux Extreme Noise Terror, rien de moins. La suite de l’album est délivré à la manière d’une exécution sommaire avec l’hermétisme du tortionnaire et un subtil dosage alterné de ralentissements rampants et accélérations de rigueur.
Et s’il n’y a pas de lumière au bout de cet interminable tunnel d’à peine 25 minutes, reste le plaisir fugace et rassurant de savoir qu’il vaut mieux, parfois, savoir compter sur ses meilleurs ennemis.  

L'Un.

Friendship "Hatred" (SentientRuin. 2017)