"Dieu créa le désert, puis furieux, il lui jeta des pierres." (proverbe arabe)
Un grand bond en arrière avec trois figures d’autres époques
qui continuent de tisser leurs toiles en croisant les chemins. Et dans une
exquise discrétion. Bah, vais pas me la raconter, étant passé largement à côté
de la musique industrielle de GEINS’T NAÏT ou du travail pour le cinéma de
Laurent PETITGAND. Des noms, derrière lesquels flottait un grand point
d’interrogation. SCANNER (aka Robin Rimbaud) aura davantage occupé mes oreilles
avec son travail de chasse aux ondes courtes sur les fréquences radio. Une des
figures de l’ambient/IDM qui pointait alors son nez dans les années 90’s. Les
deux premiers protagonistes ont entamé ce travail de collaboration depuis plus
d’une décennie déjà. Cinquième album, et SCANNER s’est embarqué sur le projet
avec l’avant-dernier OLA, il y a 2 ans de ça. Travail d’introspection sensible,
à dompter les échos de leurs passés lointains. La musique proposée se décline
en amples mouvements à la fois tendus et déliés. De longs panoramiques
introspectifs souvent parasités par les voix des éthers de Robin Rimbaud. Des
nuances, vaguement orientales, le plus souvent noyées dans ces profondeurs
arides.. Les déflagrations (post-) industrielles s’immiscent en interludes
perturbateurs. L'immersion se fait à la tangente de lignes sans fond, à
recoller la triangulation complice de ces trois entités musicales qui nous
livre là une version des plus ambiantes de leur travail. On a souvent
l'impression de se passer à la dérobée la b.o alternative d'un énième épisode
de Dune. Ou d'un remix étiré du récent Ô Seuil de Mathias DELPLANQUE après une Longue Marche hallucinée dans le
désert et ses mirages. Bon ok, j'exagère un peu....
L'Un.
GEINS'T NAÏT, Laurent PETITGAND & SCANNER "Et il y avait" (IciD'Ailleurs. 2023).
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