Cet
album fait partie des moments surprenants, ceux où l’on s’arrête de faire les
choses, étant pleinement absorbé par un événement inattendu. Ou encore en
utilisant l’image de l’extra-balle, l’album que l’on attendait pas et qui nous
ouvre de nouvelles perspectives, permet d’espérer un peu plus.
C’est
en effet une particularité de ce disque que de nous emporter hors de tout, chez
eux : loin des modes, des formats convenus, ils ont construit ces 45
minutes comme une balade, une histoire que l’on nous susurre au creux de
l’oreille. C’est leur troisième album, l’énergie est omniprésente, dès le début
dans cette balade acoustique : on sent la tension, la voix si particulière
fait son effet, toute tordue et gutturale. Elle pourrait revenir des années 80,
de cette période gothique, ou plus loin encore baroque ; puis elle est
atemporelle car originale. Alors tout ce qui est dit devient fantomatique
histoire.
Le
terme n’est pas choisi par hasard, ils ont cherché par ce concept album à
raconter une histoire sur des rêves d’enfants, des histoires autour de la mort,
toutes issues de subconscients innocents, enfantins. Les thèmes tournent sans
relâche comme des figures récurrentes d’une pensée pouvant être tantôt obnubilée,
tantôt angoissée, ou encore hallucinée. Une bien étrange aventure intérieure
qui fait mouche via cette voix étrange elle aussi. Elle est incarnée, et dès la
première écoute j’ai laissé le lecteur repasser le disque. J’ai ensuite deux
jours après, suite à un questionnement sur ce que pouvait donner à nouveau une
nouvelle écoute, et dans d’autres conditions comme un voyage en voiture :
expérience faite, le lecteur a tourné un moment, me permettant de m’imprégner,
d’enregistrer les mélodies, de trouver ma place à accompagner le chant, l’espace
est ouvert à cela, comme ayant pu faire partie de la composition.
En
effet, cela est particulièrement marquant sur les phases harmoniques, les voix
doublées, les répétitions de thèmes, les montées en puissance. Une expérience
personnelle par l’immersion. Long morceau de 14 minutes, du mathrock à 2 kms/h
sonnant comme une incantation : on ne peut que suivre cette magnifique
incantation, pour tenter un moment de la submerger elle-même. Une vivacité
roche des profondeurs de Earth.
On
retrouve sur scène cette obsédante présence, ne les ratez pas !
Bien
sûr tout cela n’est que subjectivité, comme tout ce qui a précédé, et tout ce
qui suivra. Vous voilà prévenus !
L'Autre
En
écoute :
sortie avril 2012
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