Ici
dans ce dernier album qui n’est tout de même pas au niveau de Turning Dragon,
un de ses sommets, on est dans le remarquable. Au fil des morceaux vous vous
trouvez embarqués dans des rythmiques alambiquées et intelligentes : pas
de binaire, des roues carrées pourraient on dire, sur des hymnes assez courts. La
particularité tient en la diversité des textures utilisées, fleuretant
régulièrement avec l’acoustique.
On
pourrait dire tantôt baba, tantôt psychédélique, aux confins d’un dub plus que
dubstep contrairement à la mode actuelle, des envolées qui font comprendre la
présence récente de Brian Eno au sein de ce pool anglais. Clark joue des
claviers, des synthés, du moog, et des instruments à cordes (guitares
acoustiques essentiellement), le tout sans frime aucune : hanté par les
fantômes des Floyd période Syd Barett, les sons s’égrènent simplement. Alors on
n’écoute pas cet album autrement qu’en chaussons, fini le danse floor, même si
certaines patterns nous donnent des démangeaisons.
Le
morceau « Open » fait un clin d’œil à cette ouverture sur la
diversité dont il fait preuve, confirmant tout les bonnes choses que produit ce
courant IDM. Chanté à deux voies, cette mélodie est aérienne, sans peur de la
répétition, l’utilisant comme un gimmick salvateur. Juste avant un rythme où
l’on retrouve les grosses basses et profondes batteries qui ont fait sa
patte : là plus loin, la voie féminine est doublée, la mélodie se
déstructure encore, frôlant la comédie musicale (Michel Legrand pour le clin
d’œil) où deux demoiselles chanteraient dans les rues d’une ville française sur
des sonorités venant de plusieurs époques.
La
mélancolie que nous transmet « Black Stone », seul au piano repose
l’ensemble, très fortement. Instants nimbés de tristesse qui fait écho aux
sonorités warpiennes typiques. Son réverbérant du profondément urbain. Le
« Ghost » s’en est allé. à noter son travail sur les prises de son, présentent dans son clip ci-dessous.
La
trilogie qui suit enfonce le clou, les titres s’enchaînent nous perdant
définitivement dans un labyrinthe de réverbérations, de rémanences, un hymne
pop à la Floyd
première période à nouveau…puis quelques sautillements tout de même rappelant
la belle ouvrage de ce jeune homme aux prestations scéniques puissantes et
émouvantes, de ce frêle grand anglais timide, à la puissante mane créatrice,
complexe et magnifique.
L'Autre
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