mercredi 3 juillet 2024

Nicolas CUEILLE "Curiositi"


Il est toujours bon d’avoir une oreille ou deux qui trainent l’air de rien vers le label tourangeau Unjenesaisquoi. Des mecs sympas qui produisent des trucs artisanaux.... et sympas ; comme à la maison, avec un jardin ouvert aux apéros sans fin… C’est un peu comme ça qu’on ne s’est toujours pas remis de la découverte de TACHYCARDIE, le projet électro-rythmo-acoustique de JB « Pneu »…  Alors quand on parle là d’un premier album à base de bidouillages et autres triturations modulaires plus ou moins contrôlées, on ne fait pas trop la fine bouche. Le monde est ainsi fait et divisé en deux : ceux, majoritaires, qui passeront toute leur vie à côté des charmes de la synthèse analogique soustractive, et les autres, cette poignée d’initiés pour qui les forêts de câbles de patch sont un appel à des introspections aventureuses inouïes sans fin ni fond. Il existerait bien une déclinaison à cette dernière catégorie en fait, plus portée à exprimer tout le potentiel ludique et imprévisible de l’instrument protéiforme : ces gens-là monsieur, ne se prennent pas vraiment au sérieux. Et Nicolas CUEUILLE doit bien évidement en faire partie. Avec une Curiositi propice à faire éclater les lignes fuyantes sur un canevas de patches riches en pointillés, il déroule une myriade de paysages intimistes à la beauté souvent fugace. Un émerveillement secret sans cesse renouvelé à sculpter ses sons captés ou sa voix dans son dispositif de synthés crépitants. La liquidité sautillante des formes générées est aussi touffue que la forêt analogique au cœur de laquelle les sons se faufilent entre les clics et les pops modulés. Douceur passée dans des moulinettes que l’on pourrait croire auto-génératives si les accents de voix de Nicolas Cueille ne venaient remettre tout ça dans toute sa dimension humaine, à juste hauteur. Comme essentielle et espiègle. 

 

 L'Un.

 

(bonus pour les anglophones : cette fine chronique de Monolith Cocktail qui se permet foultitude de comparaisons osées et fouillées. Et ça tape juste).

 

 

Nicolas CUEILLE : "Curiositi" (UnJeNeSaisQuoi. 2024)


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