"Si vous voulez connaître mon histoire, je serai votre guide dans le noir." (Yokan)
Outer
Blanc, c’est la rencontre sur le fil de la bande magnétique de deux pionniers
hexagonaux des musiques de traverse ; de ceux dont le sacerdoce est de
dompter l’énergie des masses sonores en fusion par le biais d’un questionnement
exigeant de leurs instruments poussé dans leur retranchement. La guitare ferrugineuse
de Lionel Fernandez c’est celle de Sister Iodine, un de ces groupes noise mythique,
dont l’aura ne cesse de grandir des années après. Derrière les gros Revox et
électronique embarquée, on ne présente plus Jérôme « Méta » Noetinger,
cet infatigable activiste des scènes électro-acoustique… L’album nous recrache le
fruit macéré d’une collaboration qui a commencé il y a déjà pas mal d’années aux
Instants Chavirés. La bataille est sourde, entre deux musiciens et des
techniques qui se phagocytent en permanence. On joue sur les dynamiques, le
grain de matières en fusion et une tension toujours sur le qui-vive. Se tracent
dans une mécanique du bruit, de sombres fulgurances tirées au couteau dans un
tas de charbon nourri aux infra-basses en lignes fuyantes. Plus cinéma pour l’oreille (sic) que
jamais, Outer Blanc dévore le bitume raréfié d’une autoroute de nuit bouclée
sur elle-même. A bord du véhicule en roue libre, on a embarqué Mad Max et un
Blade Runner 2043 foutraque, le compteur Geiger qui crépite à fond les
balloches. Parfait pour un décrasser vos vieux systèmes hifi "vintage" à la con.
L'Un.
Jérôme NOETINGER & Lionel FERNANDEZ : Outer Blanc (Sonoris. 2021)
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