it’s important to
listen to music outside of experimental music or sound art… (Steve Roden)
Voyage entre deux
oscillations et quelques humeurs vagabondes. Mélancolie chevillée au corps…Et une histoire de plusieurs
boucles à boucler en ce qui me concerne. C’est la dernière revue
des disques piliers de mon petit parcours discographique. Promis après j’arrête
de vous saouler avec ces vieilleries (de toute manière QUI lit un blog en 2020 ??). Peut-être un des
disques dont la démarche de l’artiste aura eu la plus grande influence. The
radio, c’était mon premier Steve Roden donc. Après un long voyage, comme le
dirait la légende, je squattais l’atelier d’un ami et passais mes journées près
du poêle à gaz et de l’ordinateur. La Toile en 2002, c’était encore une terre
vierge remplies de promesses virtuelles ; un espace ouvert adéquat pour
prolonger ce long périple. Je ne sais plus trop comment je suis arrivé à découvrir
The Radio; probablement via la liste austère d’un bon vieux mail-order... Mais le disque commandé a passé pas mal de temps à faire chauffer la platine
cette année-là. L’album s’inscrivait à la fois dans le continuum obsédant des musiques
d’ameublement ainsi que dans le sillage plus théorique des œuvres
électro-acoustiques « savantes », avec surtout cette approche minimale,
discrète et empreinte d’humilité si chère à Roden : le lowercase ou
cet art du détail (en boucle…) amplifié qui force à une écoute à la fois
attentive et détachée. Avec un label basé dans l’hexagone, je prenais ma
candeur à deux mains pour appeler Sonoris., un « Bonjour, j’aime
beaucoup ce que vous faites » de rigueur et surtout très naïf. Une
quinzaine d’année plus tard et une bonne partie de la discographie diaphane de
Roden dans les oreilles, mes valises se posent finalement dans la ville du dit
label. Un Sonoris toujours d’attaque dont l’exigence éditoriale ne se dément
toujours pas, et qui proposait alors une chouette rétrospective d’inédits &
raretés de Steve Roden sous la forme d’un coffret de 6 cd’s (puis un 2° coffret
l’année suivante…) : l’aubaine de se le(s) procurer en direct autour d’un
verre de pif dans PMU : en ce qui me concerne, boucle bouclée donc, et en
parallèle je m’initiais à la musique, là aussi en toute humilité. Je pense très
honnêtement que sans ce disque qui ouvrait tant d’horizons à l’époque, je ne me
serais jamais lancé dans ces bricolages sonores…. Cette vieille rengaine déclic
du « moi aussi je peux le faire », certes rarement vérifiée… Et pour ce qui est de
The Radio ? Il suffit simplement de se le repasser à l’envi, les mots
creux ne servant pas à grand-chose au final.
L'Un.
Steve RODEN : "The Radio" (Sonoris. 1999)
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