« Ne vous trompez pas, c’est à nous de transformer ce bordel en happy end » (Olivier Norek)
"C'est en faisant la musique que tu la ressens, finalement c'est la musique qui te donne un sens, plus que toi qui donne un sens à la musique." (David Guetta)
Si les débuts de la carrière solo de Thomas Koner se confortent dans une électro glaciale et parfois presque figée, ses albums suivants, de la trempe d’un Tiento de la Nieves, Tiento de la Luz ou la Barca, combleront plus les oreilles avides d’une ambient de confins. Les deux premiers titres avec cette approche jusqu’auboutiste d’une pulsation irradiée et décharnée, le dernier pour une contemplation distante et feutrée du voyage interurbain. Avec la réactivation du mythique label allemand Mille Plateaux, son tout dernier album continue de dérouler ce fil exploratoire abstrait et exigeant.
Ses interrogations le portent sur la redéfinition d’une musique pour dancefloors utopiques, abolis de toute norme ou repères spaciaux. Fusion extatique du rythme et du son ramenés à leurs matières initiales avec les éléments environnants pour une rave symbiotique et charnelle. Derrière ce bouillonnement continu de matières, Thomas Koner cherche à appréhender son insaisissable note bleue vibratile, diffractée dans un ralenti strobocopique. Avec cette économie de moyen parfaitement maitrisée, il donne là une possible suite épurée à ce qui alimentait déjà son « Biokinetics » dans les années 90's (au sein du duo Porter Ricks). Des similitudes formelles très fortes avec les travaux de Lee Gamble aussi (je pense à « Koch »), ce dernier cependant, revisitant les souvenirs de cette période idéalisée de la culture rave naissante. Thomas Koner opte lui pour un saut dans le vide rempli d’espoirs qui se verraient transcendés par cette pulsation tribale austère et continue, qui se développe à l’infini dans les brumes amplifiées.
L'Un.
Thomas KONER "Motus" (MillePlateaux. 2020)
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