"tout le malheur des hommes vient d'ue seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre" - Pascal.
Album de la réconciliation : trop souvent et à raison on qualifiera ce genre d’œuvre d’arty (=> entendre prétentieux et suffisant), voire de lowercase (=> comprendre concept qui tourne vite en boucle) flirtant avec une esthétique post-contemporaine qui reste encore à définir, trop emmêlé dans les volutes ambiantes... Stephen Vitiello (électroniques) & Molly Berg (clarinette) se jouent humblement de ces écueils sans pour autant chercher à les éviter.
Syncrétisme velouté, qui mélange habilement continuum (entendre par là « drone ») et organique (...on entend bien des instruments... et d’autres aussi !), « I Drew A Fish Hook, And It Turned Into A Flower » relève de ces fausses improvisations heureuses qui semblent tourner sur elles-mêmes dans un mouvement de mélancolie de l’instant présent à découvrir. Chaque partie qui s’enchaine dévoile un rai de lumière sur des territoires aux champs étendus.
On discerne, dans la brume, un noyau de jazz aux contours fuyants, cet art réservé et discret de la boucle vivante si cher à Steve Roden, la bande-son au ralenti d’un western dans lequel il ne se passerait rien. La constance des harmoniques dégagées constitue le véritable liant des 4 morceaux imbriqués lorsque les maigres et éparses structures rythmiques relancent discrètement la dynamique et les pulsations alanguies.
Une douce extase de bas-côté lorsque le son devient lumière; feutrée.
L'Un.
Stephen Vitiello & Molly Berg "I Drew A Fish Hook, And It Turned Into A Flower" (IIKKI. 2019 )
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire