Depuis le remarquable et conceptuel « Knot », premier effort en solo, Andrea BELFI n’aura cessé de redéfinir le cadre de ses préoccupations, remettant (en jeu) son set de batterie au centre d’expérimentations et collaborations diverses. « the Myth of Persistence… », « Pulses & Places », « Wege »… : une discographie conséquente se déclinant comme autant de variations réductionnistes pour pulsations décharnées sur oscillations électro-acoustiques ; la dite batterie souvent intégrée au dispositif électronique.
Avec « Natura Morta », BELFI renoue avec l’introspection du travail en solitaire de « Knot », replongeant dans un continuum obsessionnel, où le percussif se réapproprie discrètement le rôle central et moteur autour d’un fragile canevas de boucles de synthés analogiques entrelacées. Disque de batteur désormais en apesanteur, observant d’un calme rituel un phénomène vibratoire, organique et pulsatif constamment réinventé. Lent déploiement contrôlé de trames sous-jacentes et résurgentes.
En se tenant à une saine et raisonnable distance entre les univers parallèles de l’électroacoustique la plus exigeante et d’un post (post)(kraut) rock , Andrea BELFI évite tout académisme figé et la redite chiante, délimitant de la sorte un espace de jeu hypnotique et n’appartenant qu’à lui seul. Dans le doute, on pourra sans trop de risque rattacher son œuvre à cette hypothétique « école minimaliste italienne » : un refuge de vieux potes basé à Bologne, ouvert à tout horizon, et dont je n'ai probablement pas fini de parler dans ces pages.
L'Un.
Andrea BELFI : "Natura Morta" (Miasmah. 2014).
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