Ça aurait pu être un de ces groupes interchangeables sans originalité, aucune ; sous-produit de ce que les banlieues résidentielles américaines de la white middle class savent nous pondre au kilomètre : une musique hardcore répliquée à l’infini, un espace de révolte codifiée cristallisant l'angoisse du mâle adolescent face à un monde glissant et incertain. Plus ultras que leurs prédécesseurs à qui ils contestent une soi-disant « légitimité », des ces groupes qui ânonnent avec la conviction du zélote un prêchi-prêcha copié-collé ad-nauseam : antifa, pro-végan, anti-homophobe, féministe. Un positionnement politico-arty dont l’esthétique radicale vient souvent en contradiction avec les codes virils du genre.
Et PUNCH aurait très bien pu faire partie de ces groupes-là.
Mais voilà : le quintette de Frisco au nom en forme de manifeste n’y va pas par 4 chemins, hésitant rarement ente le plexus et la trachée. La différence tient dans ce sentiment d’urgence totale et sans filet. Directe et sans afféterie, la musique sans être originale brille par une qualité d’exécution sauvage et maitrisée. Fragile équilibre de tous les instants porté à bout de bras par ce petit bout de femme en furie, qui s’escrime à hurler, frontale et possédée. Meghan O’Neil apporte au hardcore punk cette petite part de Yin (principe féminin) qui fait si souvent défaut. PUNCH ne régurgite pas un catéchisme bien appris mais se l’accapare et l’incarne littéralement avec tous les excès propres au genre. Un batteur monstrueux propulsant le reste du groupe dans des strates encore insoupçonnées sur leur précédent album.
PUNCH ? une musique centrifuge.
L'Un.
PUNCH : "they don't have to believe" (Deathwish. 2014).
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