Whoua
du gros son ! Ce live date de l’année dernière, donc bien d’actualité pour
ce groupe né à Tokyo en 1987. Les morceaux sont un condensé de concerts de
cette année là, moment de reformation car les trois sont de purs activistes de
la scène noise et expérimentale. Les extraits choisis s’attachent à montrer la
force des morceaux, la puissance du lyrisme qui les habite, et l’incroyable
mise en place des techniciens impeccables qui les interprètent.
Le
son ne souffre en aucun cas de son côté live : il y a une homogénéité peu
commune, et des voix claires et saturées au fil des envies, lyriques et
colériques. Voix détachée, et rauque de Kazuyuki Kishino, guitariste aussi
connu sous son nom solo de Kknull ; voix éraillée de l’autre guitariste
Tabata Mitsuru à qui l’on doit quelques magnifiques escapades de la six cordes
en solo, longeant des vertes prairies psychédéliques… et voix emphatique du
batteur Yoshida Tatsuya, connu lui pour le combo Ruins. Nouvelle recrue même si
ils se côtoient depuis longtemps, frayant dans quelques aventures d’un jour…
mais on reste aventurier quand on y a goûté ! Les Zenigeva ont donc mis à
profit l’arrivée de ce fantastique percussioniste pour le faire participer aux
lyrics, monter de nouvelles bases rythmiques, et utiliser un peu de son
électroniques par la présence de Kaoss Pad de chez Korg (multi effets et mini
synthé sous forme d’un pad sensitif sur Blastsphere par ex). Les escapades à la
limites du free ne s’en montrent que plus riches, carrées qu’elles sont, on
pense à Melvins par exemple, et les harmoniques marquent des rappels au rock
progressif, Magma en tête.
Les
dieux de la noise sont avec eux, du hardcore et plus encore. On a parlé de
math-rock aussi, un « last nanosecond » penchant vers les contrées
explorées aussi par Unsane, pas loin du metal.
Ce
live montre là un grand intérêt, on peut comparer les versions d’origine à
celles-ci, il y a à dire. Les productions, surtout de certains premiers albums
n’avaient pas toujours été valorisantes, Zenigeva étant avant tout un groupe de
scène. Là on peut apprécier la finesse des brutes (et oui !), ici, on
adhère complètement à la pression sonore restituée, marque de fabrique du trio.
On peut se régaler d’une belle mise en forme (par Yoshida) en plus d’un choix
judicieux des morceaux montrant bien l’étendue du talent. Beau reflet de ce
qu’ils sont sur scène. De purs moments d’échappées collectives, il vous reste à
les imaginer dans votre salon ou dans le tram avec un casque à faire un bon
petit headbanging.
Quelques
mots en plus : sur la bonne vingtaine d’albums, essayez celui chez
Skingraft, All Right You Little Bastards !, même si le son n’est pas
grandiose ; le Freedom Bondage sur Alternative Tentacles ; et
10 000 Light Years sur Neurot. Conclusion, trois labels prestigieux tout
de même !
L'Autre
Deux
morceaux en écoute, dont une alternative :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire