jeudi 20 octobre 2011

ÔM : "God Is Good" (un vaut mieux que Dieu tu l'auras...).


God is good...
Dieu est bon.
Bien, ça les gars...
De ces groupe en quête du souffle infini de l'extase, tapis au fond d'un local de répèt' sous la lumière blafarde d'un néon grésillant.
Godisgood : on va se réciter ça tous les soirs à la lumière d'une bougie, les jambes ankylosées en position du lotus, histoire d'attendre une fin du monde imminente.
godisgoodgodisgoodgodisgood... 
ÔM.
Bon... examinons un peu plus sérieusement la Bête.
ÔM, est un duo basse-batterie né des cendres des mythiques SLEEP, plus lent plus lourd, c'est Black Sabbath. Au fil de quelques albums, ÔM aura exploré un versant tout aussi hypnotique mais plus rituel et dépouillé que le métal rampant du groupe précédent. Pour God Is Good, la basse déliée et ronflante d'Al Cisneros est appuyée par un nouveau disciple batteur Emil Amos(qui joue avec les post-rockeux de GRAILS). Et guru Steve Albini derrière ses manettes magiques, s'improvise monsieur météo de la petite aventure spirituelle.  
En route pour la Délivrance sonique.
Le concept ÔM reste invariable, invitation à l'hypnose sur un riff de basse souple et dynamique qui tourne progressivement, quoique le nouveau batteur l'accompagne de façon plus soutenue, tout en roulements saccadés et cymbales arabesques. Cisneros débite ses litanies d'une voix monocorde, comme d'autres des assertions poétiques.
Petite nouveauté aux conséquences incalculable sur cet album : par petites touche, ça et là, l'adjonction de flute traversière ou du bourdonnement d'un tempura indien (et de quelques cordes frottées), instruments du divin s'il en est, se plaçant de la sorte en parfait contrepoint de la section rythmique. Boucle bouclée en un long mantra œcuménique.
Loin, très loin, toujours plus haut, le duo accomplit le grand écart mystique entre rock velu et orient fantasmé. On est pas si loin du métal de SLEEP (et de son bien nommé « Dopesmokers »), la guitare en moins, les accents sabbathiens nuancés d'une dose de Pink Floyd circa 68' halucinné. Le propos captive et séduit, le message se distille aussi suavement que les bâtonnets d'encens chatouillent les narines et dilatent nos chakras ébahis : Dieu est en tout, même s'il n'est pas...
Un (trop court) album à élever et ranger sans complexe aux côtés d'un Terry Riley, du « Stimmung » de Stockhausen et bien évidemment du lumineux « A Love Supreme » de John Coltrane, pour d'évidentes  et communes obsessions syncrétiques. 
Etrange ascension.
Fly me high, bien perché.


L'Un

ÔM : « God Is Good » (DragCity.2009)
et aussi :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire