Dieu est bon.
Bien, ça les gars...
De ces groupe en quête du souffle
infini de l'extase, tapis au fond d'un local de répèt'
sous la lumière blafarde d'un néon grésillant.
Godisgood : on va se réciter ça tous
les soirs à la lumière d'une bougie, les jambes ankylosées en
position du lotus, histoire d'attendre une fin du monde imminente.
godisgoodgodisgoodgodisgood...
ÔM.
Bon... examinons un peu plus
sérieusement la Bête.
ÔM, est un duo basse-batterie né des
cendres des mythiques SLEEP, plus lent plus lourd, c'est Black
Sabbath. Au fil de quelques albums, ÔM aura exploré un versant tout
aussi hypnotique mais plus rituel et dépouillé que le métal
rampant du groupe précédent. Pour God Is Good, la basse déliée et
ronflante d'Al Cisneros est appuyée par un nouveau disciple batteur
Emil Amos(qui joue avec les post-rockeux de GRAILS). Et guru Steve Albini derrière ses manettes magiques,
s'improvise monsieur météo de la petite aventure spirituelle.
En route pour la Délivrance sonique.
En route pour la Délivrance sonique.
Le concept ÔM
reste invariable, invitation à l'hypnose sur un riff de basse souple et dynamique qui tourne progressivement, quoique le
nouveau batteur l'accompagne de façon plus soutenue, tout en
roulements saccadés et cymbales arabesques.
Cisneros débite ses litanies d'une voix monocorde, comme d'autres
des assertions poétiques.
Petite nouveauté
aux conséquences incalculable sur cet album : par petites touche, ça
et là, l'adjonction de flute traversière ou du bourdonnement d'un
tempura indien (et de quelques cordes frottées), instruments du divin s'il en est, se plaçant
de la sorte en parfait contrepoint de la section rythmique. Boucle
bouclée en un long mantra œcuménique.
Loin, très loin,
toujours plus haut, le duo accomplit le grand écart mystique entre
rock velu et orient fantasmé. On est pas si loin du métal de SLEEP (et de son
bien nommé « Dopesmokers »), la guitare en moins, les
accents sabbathiens nuancés d'une dose de Pink Floyd circa 68' halucinné.
Le propos captive et séduit, le message se distille
aussi suavement que les bâtonnets d'encens chatouillent les narines
et dilatent nos chakras ébahis : Dieu est en tout, même
s'il n'est pas...
Un (trop court)
album à élever et ranger sans complexe aux côtés d'un Terry
Riley, du « Stimmung » de Stockhausen et bien évidemment
du lumineux « A Love Supreme » de John Coltrane, pour d'évidentes et communes obsessions syncrétiques.
Etrange ascension.
Fly me high,
bien perché.
L'Un
ÔM
: « God Is Good » (DragCity.2009)
et aussi :
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