"Music for Airports" (???)
On associe généralement le nom de
K.K NULL au monstre ZENI GEVA, et ses prestations scéniques au fer rouge qui
auront généralement laissé les audiences sur le cul les oreilles en sang. Un « après
moi le déluge - sonique » qui interrogeait clairement sur la notion
fallacieuse ou galvaudée de « noise » dans le « rock »,
même si K.K NULL ne se retrouvait pas vraiment sous cette étiquette. Mais
il y a une vie après un groupe, même mythique. Alors on vire la guitare pour
tout un monde insoupçonné de larsens, fréquences parasites et autres
saturations blanches : et ça fait maintenant des décennies que Kazuyuki
KISHINO officie dans le côté obscur d’une électro forcenée et hors-champ à
côtoyer les extrêmes de la sorte. Musique de réclusion à chercher obstinément
l’illumination ou la sortie du tunnel par la saturation du signal trituré. Quand le bruit devient fusion…. Ce troisième volet des
Psychic Drones est le fruit consommé d’une rencontre prolifique entre le
japonais et le guitariste suisse Joel GILARDINI. Les acolytes semblent trouver
un terrain d’entente permanent dont l’équilibre ne tient qu’à quelques
fréquences larvées près et autres aplats de masses sonores crépitantes. Avec ce
travail patient d’orfèvres de la matière en fusion, ils se trouvent au seuil, hypnotique,
d’une introspection ouverte où sacré et profane se confondent souvent pour
sombrer dans un long continuum tourbillonnant : on touche les éthers à
faire vaciller les couches profondes de la lithosphère de la sorte. On invoque
possiblement des divinités effacées. Ou on s’assied, simplement, et on laisse
le flot perturbé atteindre lentement notre lobe pariétal profond. Sensations extrêmes
d’un apaisement incertain garanti.
L'Un.
K.K NULL & Joël GILARDINI "Psychic Drones 3" (Give/Take. 2024)
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