Né dans le bayou il y a quelques années, le quatuor enchaîne
les gimmicks tubesques. Une composition machines-guitare-basse-chant
construit cette machine à danser sur une attitude punk rock. On
s'attend toujours à voir surgir de la Louisiane des Brass bands à
tirer des larmes ou une country poisseuse. Loin s'en faut, et ce
n'est pas une funk endiablée qui sert de modèle mais un mélange
incisif de thèmes simples, évidents et épurés habilement surgies
de tempos nés de boites à rythmes, dans lesquels se glissent une
basse claquante et une guitare aux accords hachés, des samples et
des touches de synthés rageusement plaquées, accompagnant la voix
tantôt suave, tantôt éraillée de la chanteuse. On se laisse prendre au jeu de taper du pied sur Disco, de
s'étonner de cette basse très 80, quelques notes simples dans une
réverbération, une profondeur parfois cryptique. On comprend le
« no wave » évoqué, et si bien digéré. Ancré dans
l'atmosphère brutale d'une festivité désespérée, ils auraient pu
naître dans une banlieue de grande ville ouvrière anglaise... Un mini album 8 titres Spiraling en
2018, puis un album The Passion Of (qui a eu une version remixée en
janvier 2021), et ce mois une exhumation de démos et de quelques
inédits. Si la qualité sonore n'est pas au rendez-vous de cette
compilation, elle rend tout de même compte d'une authenticité ainsi
que du côté abrupte des compositions. On y trouve quelques uns des
tubes des deux précédents (ATC, Disco, I'll never do Ketamine
Again, et Dicease noyé dans la réverbération et les cris !...)
où l'atmosphère de répétition se sent par l'absence de
traitement' et la dynamique qui n'est là que par le jeu efficace et
simple. Une manière de dire peut-être « attention, fin de la
pause sanitaire, on est prêt à tourner et ça va dépoter ! ».
L'Autre
Special Interest : trust no wave, the 2016 démos (mai 2021)
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