samedi 30 janvier 2016

Mathias DELPLANQUE : "Drachen"



je regarde les photographies de la pochette c’est bien cet espace laissé à son propre abandon que Mathias Delplanque a cette fois-ci choisi d’investir non pour le remplir mais pour en souligner son absolue désolation un ange passe fantomatique long travelling suspendu perdu dans une contemplation introspective les échos crépusculaires de guitare qui traversent un paysage offert à la  rouille et au vent anatomie de la déréliction chasser le dragon tapi dans cette indicible mélancolie post-industrielle  si le précédent Chutes  se jouait des mises en abîme Drachen accroche les particules de poussières en suspension piégées par un rai de lumière malade les articulations sont toujours aussi organiques s’inscrivant cependant dans un mouvement plus ample et délié en longs aplats de grésillements de matière parfaitement maitrisés les possibles comparaisons et connexions des plus pertinentes fusent  mais d’éviter cette fois-ci de tomber dans ce fâcheux travers le projet semble avoir mûri loin des regards à l’écart du tourbillon incessant de ce monde hyper-connecté épris d’instantanéité cher Mathias j’aime beaucoup ce que tu fais mais là que veux-tu tu es encore allé trop loin encore un de ces disques  qui va hanter le chevet de mes nuits blêmes et meubler mes silences ahuris.

L'Un


Mathias DELPLANQUE : "Drachen" ( IciD'Ailleurs. 2015)




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire