Définir l’énigmatique trio australien The NECKS, c’est un peu comme revenir sur la définition mathématique de la tangente, sa musique se renouvelant le plus tranquillement du monde dans un espace circulaire qui vient toucher en ses marge le bouillonnement d'un jazz lointain. Une œuvre singulière qui s’est entêtée à définir les contours diaphanes d’un mouvement perpétuel et minimal en une bonne 15zaine d’albums. « Open » continue de pousser ses explorations sans fond, avec un titre enclin à la page blanche plutôt qu’en forme de table rase : inamovibles basse, batterie et piano (voire orgue/synthé modulaire) qui se réécrivent à force de tourner en rond. «Open » comme un éclatement de la structure, là où souvent The NECKS proposaient un continuum figé et hypnotique. La tension interne sans être rompue, se retrouve ici disséquée en séquences « ouvertes » et linéaires. Si les tintements apaisés du début ne sont pas sans rappeler le mysticisme d’Alice Coltrane, la suite s’engouffre toujours plus en avant dans un télescopage hanté de duos ou solos qui se cherchent à coup de notes et vibrations orphelines. Tony Buck réduit son groove à une trame suspendue. Chris Abrahams médite sur une répétition sans fin d’arpèges dénudés. La contrebasse de Lloyd Swanton se réduit souvent à une profonde pulsation.
Climax, relâche, bourdonnement.
Une extase qui se dérobe sous nos pas au fur et à mesure que les strates agencées s’accumulent et s’effacent.
Climax, relâche, bourdonnement.
Une extase qui se dérobe sous nos pas au fur et à mesure que les strates agencées s’accumulent et s’effacent.
L'Un
The NECKS : "Open" ( ReR. 2013).
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