On le suivait depuis un petit moment déjà, le Fred « DeNoix » Debief, bien appliqué à concocter ses élixirs électro-roboratifs planqué dans son home-studio. Il faut dire que le concept initial était frais (parce que dilettante ?) et légèrement teinté d’une aura (ici une pré-couche avant application ?) de secret : parution bi-mensuelle pendant 8/9 mois sur sa sympathique page Bandcamp de petits ep’s 3 titres au format digital, un visuel unique décliné sous toutes les nuances possibles, des nombres à 4 chiffres en guise de titre. La musique bricolée avec quelques synthés et surtout l’humeur du jour semblait relever du cabinet de curiosités foutraques aux conséquences aléatoires de plus en plus incalculables. Quelques mois plus tard, l’idée était de produire un bel objet CD, histoire de donner un certain sens à tout ça. Si la souscription via le site participatif KissKissBankBank n’a hélas pas pu aboutir, le Fred en question ne s’est pas laissé aller à broyer du noir pour autant : l’album serait tout simplement autoproduit.
Il y a quelques semaines de cela je recevais dans ma boîte à lettres un objet au visuel des plus sobres, judicieusement titré « 000 ». Remerciements de rigueur, deux ou trois écoutes et quelques verres de mirabelle, et je crois lui avoir écrit quelque chose comme « putaing c’est bien ton truc, mais ça va être la merde à chroniquer » (bon, okay, c’est un peu dramatisé là mais bon, hein). On laisse décanter jusqu’à la date officielle de parution.
(procrastination de rigueur)
Puis il faut bien s’y coller, à plonger les mains dans le brou de noix, donc ; c’est toujours mieux que de la mélasse. D’emblée, « 000 » est catchy. Agréable, feutré et plaisant, et ce n’est en rien rédhibitoire. En fait j’aurais dû dire immersif, le remarquable travail de production n’y étant pas étranger : cette homogénéisation du son rend l’invitation au voyage plus aisée que sur les ep’s. C’est confortable, cette musique au grain analogique fuligineux, où les références affleurent à peine évitant de la sorte de devenir de plates évidences : l’orientalisme, avec ce goût marqué pour les arabesques, le cinéma SF malgré lui, une certaine idée d’un rock noise, cold, indus ou autre chose, des notes épicées de kosmische Krautrock, de progressif, et (donc) de psychédélique. Une écriture affirmée et parfaitement maitrisée (l’air de rien surtout…) qui, sans renier les hasards de l’accident électronique contrôlé, donne à l’ensemble la cohérence vertigineuse d’une (anti) musique lounge en pleine déréliction. Des reptations insidieuses qui nous tiennent par la main évitant de la sorte la dislocation imminente : le glissement vers de plus sombres univers opère au fur et à mesure que les repères s'effacent mollement.
Il y a quelques semaines de cela je recevais dans ma boîte à lettres un objet au visuel des plus sobres, judicieusement titré « 000 ». Remerciements de rigueur, deux ou trois écoutes et quelques verres de mirabelle, et je crois lui avoir écrit quelque chose comme « putaing c’est bien ton truc, mais ça va être la merde à chroniquer » (bon, okay, c’est un peu dramatisé là mais bon, hein). On laisse décanter jusqu’à la date officielle de parution.
(procrastination de rigueur)
Puis il faut bien s’y coller, à plonger les mains dans le brou de noix, donc ; c’est toujours mieux que de la mélasse. D’emblée, « 000 » est catchy. Agréable, feutré et plaisant, et ce n’est en rien rédhibitoire. En fait j’aurais dû dire immersif, le remarquable travail de production n’y étant pas étranger : cette homogénéisation du son rend l’invitation au voyage plus aisée que sur les ep’s. C’est confortable, cette musique au grain analogique fuligineux, où les références affleurent à peine évitant de la sorte de devenir de plates évidences : l’orientalisme, avec ce goût marqué pour les arabesques, le cinéma SF malgré lui, une certaine idée d’un rock noise, cold, indus ou autre chose, des notes épicées de kosmische Krautrock, de progressif, et (donc) de psychédélique. Une écriture affirmée et parfaitement maitrisée (l’air de rien surtout…) qui, sans renier les hasards de l’accident électronique contrôlé, donne à l’ensemble la cohérence vertigineuse d’une (anti) musique lounge en pleine déréliction. Des reptations insidieuses qui nous tiennent par la main évitant de la sorte la dislocation imminente : le glissement vers de plus sombres univers opère au fur et à mesure que les repères s'effacent mollement.
Confortable et immersif disais-je en substance ?
Ne reste plus qu'à se passer dans l’autoradio, par une nuit pluvieuse sur une autoroute déserte à slalomer entre les flaques d’encre opaques (autobahn...).
Ne reste plus qu'à se passer dans l’autoradio, par une nuit pluvieuse sur une autoroute déserte à slalomer entre les flaques d’encre opaques (autobahn...).
L'Un.
Brou de Noix : "000" (autoproduit. 2013)
l'album et les ep's sur sa page Bandcamp. Une longue et instructive interview sur le blog A découvrir absolument
l'album et les ep's sur sa page Bandcamp. Une longue et instructive interview sur le blog A découvrir absolument
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