Le modeste chroniqueur va
être obligé de baisser son calbute avec la chronique qui suit. De
temps en temps, il faut bien s'engager et défendre la production
d'un(e) ami(e) ; quelqu'un que l'on connait et dont la musique vous a
touché, à un moment donné. Je l'ai fait il y a pas si longtemps
avec une production de Shoi (l'Autre, quoi...). Je lui avais
envoyé un email à l'époque, à dame Deanne « Come-Ons »
Iovan de Detroit, lui faisant part de mon intention de d'écrire
quelque chose sur ce blog qu'on venait de monter de toutes pièces
avec l'Autre il y a déjà 2 ans de cela. Puis rien : pas
pris/eu le temps de me pencher sur cette petite perle ; une des plus
merveilleusement discrètes de ma discothèque/caverne. Nous sommes
tous coupables de petites lâchetés ordinaires à un moment ou un
autre. J'avais reçu cet album
en exclusivité dans la boîte à lettres, un matin de juin 2008. Pas
moins de 3 mois plus tard il était devenu le disque de chevet d'un
primo-exilé se démenant tant bien que mal dans un de ces trous du
cul de l'Afrique des conflits, joué sur un mini haut-parleur de
lecteur mp3 dans la chambre bouillante et infestée de sympathiques
insectes exotiques.
Pour mémoire, Deanne
Iovan aura auparavant pas mal usé ses doigts sur 4 cordes et ses
cordes vocales au sein des Come-Ons, groupe garage-rock groovy
et sautillant qui s'orientait l'air de rien vers quelque chose de
plus froid, cérébral mais toujours dansant avec le dernier
« Stars », injustement perçu comme une trahison dans
l'univers coincé des aficionados français d'un garage-rock pur et
dur (et ce n'est pas le e.p reprenant Donna Summer et s'encanaillant
d'un remix « Detroit Techno » qui allait les persuader du
contraire... ). Non, « Just like you & me », premier
album en solo, s'adresse à vous dans le langage le plus
direct et intelligible retenu par Miss Deanne, soit une forme de pop
bricolée à la maison, finement ciselée et intimiste. D'elle à
vous, simplement. Juste vous susurrer pas mal de choses à
l'oreille, et sans trop compliquer les choses en question. N'étant
pas un anglophone parfait, c'est son ancien batteur rencontré par la
suite qui me confiait que cet album à la mélodie mélancolique,
composé de bric et de broc synthétique, puisait
pudiquement son inspiration dans l'épisode de la maladie
dégénérescente d'un proche de la demoiselle, celui-ci ayant peine
à la reconnaître. Avant de savoir, j'optais plutôt pour la bluette
de ces histoires d'amour adolescentes déçues à la patine
caractéristique, délicieux grand bond nostalgique. Mais Deanne nous
parle à nous, à cet être aimé, et à elle même ; en elle même.
Comment transcrire en ces pages, avec des mots, ce sentiment de
perte, de flottement et d'oblitération, seul et livré au vent, à
l'écoute de « Middle of the world », un soir à vélo,
entre chien et loup alors que je traversais un quartier mort en passe
de devenir une de ces friches industrielles dont ils ont le secret ?
Le morceau se distillait tranquillement dans mes oreilles cotonneuses
réconfortées : « qu'est-ce que je fous là »,
simplement. En moi-même, certes.
Une de ces chroniques
dont je n'arriverais pas à m'affranchir, trop directement interpellé
par la voix orpheline d'une grande petite sœur que je n'ai jamais
eu. Entre saut de l'ange et testament sans retour en arrière
possible : la dame ayant je crois déposé ses instruments depuis.
Temporairement bien sûr...
Temporairement bien sûr...
L'Un
http://www.cdbaby.com/cd/deanneiovan
http://www.myspace.com/deanneiovan
http://www.thecomeons.com/mo_home.html
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