« Malheureusement, ces combinaisons admirables sont en train de disparaître. Nous assistons à une effroyable décadence de l'apéritif, triste signe des temps. Un de plus ». (Luis Bunuel)
Alors quoi ? Un petit quelque chose en plus, probablement...
Comme cette poignée d’invités de classe avec entre autres Duane DENISON (The JESUS LIZARD sur American Steel ) ou Jacob « CONVERGE » BANNON sur le (très bon) Bleat
Ou avec cette aisance dans une exécution virtuose et plus incisive que jamais : on ne sait plus trop où se situent les frontières musicales de BUÑUEL, toujours plus avides de dérouler leur tapis volant trippé en plein milieu d’un ring de boxe. Pourvu que ça sue et que ça fasse (un peu) saigner les oreilles.
Ou encore avec cette production massive et monstrueuse qui homogénéise plus que jamais le sombre édifice aux allures de nef des fous survitaminée.
Au fil des 13 titres qui se succèdent sans réel temps mort, ce sont peut-être les morceaux plus calmes comme le vertigineux Leather Bar, qui font davantage la différence et aèrent cette Mansuetude par leur pesanteur plombée – le final et flippé A room In Berlin est peut-être le seul qui garde encore quelques scories Oxbow-iennes avec la part belle laissée aux divagations incantatoires de Robinson.
Ouais, ça transpire et ça saigne comme dans un western spaghetti (certes sans Morricone).
Swamp-blues electrifié et saumâtre pour ceux qu’un
appel d’air malsain fascinerait encore. Un grand écart italo-américain en forme de quatuor parfait.
Et en plus c’est sur SKIN GRAFT, ce label qui en a fait rêver et baver plus d’un.e au mitan des années 90’s, alors….
L'Un.
BUÑUEL "Mansuetude" (SkinGraft/Overdrive. 2024)