« A quoi sert la liberté d'expression, quand on n'a rien à dire? » (J.G Ballard)
- CHROME ne s’est PAS arrêté lorsque Helios CREED s’est barré (période CHROME Edge ?), okay ?
- Et oui, CHROME a continué après la disparition de Damon EDGE en 1995 : période Helios CHROME, mon vieil Helios pointant son nez et ses grosses papattes pour reprendre les rênes en main à la majorité d’une voix.
- Bref, depuis 3rd From the Sun ou Blood on the Moon, je pensais le groupe définitivement relégué dans la catégorie des légendes enterrées des musiques souterraines. Si ce n’est une tentative vaguement acclamée et vite retombée en 2014 avec Techromancy (période Helios CHROME, ok ?).
Alors CHROME ? Un retour vers le futur dystopique d’alors s’impose avec cette bande de proto-junk punks schizoïdes aussi malfaisants qu’une armée vrombissante d’insectes mutants qui a réussi à régurgiter un truc qui aura en gros posé les bases d’une esthétique brinquebalante entre indus, space-rock sci-fi et autres expérimentations noiséeuses : du pré-post-punk en quelque sorte… Les 3 ou 4 albums de cette collaboration prolifique (période EDGE-CREED donc…) restent d’incontournables piliers dans la discothèque de tout apprenti bruitiste revendiqué. Même si « The Visitation », le pré-CHROME sans Helios CREED donc, s’apparentait plutôt à (je cite) du Santana mélangé à du Eno première période.
Je pense déjà avoir égaré quelques lecteurs, et grand bien
leur fasse, parce que la suite n’est malheureusement pas à la hauteur de la
légende. Parce qu’on est donc en pleine période Helios CHROME. En roue
libre, le géant chapeauté seul aux commandes. Déjà le titre de l’album est un
clin d’œil grossier au séminal Red Exposure, le premier titre aussi, Chromosome
Damage II se référant au premier chromosome encore intact de l’indépassable
Alien Soundtrack. Et oui, vous l’avez vu venir : on en est loin, très
loin, avec cette bouillie de riffs stoner sans inspiration et noyée dans une
avalanche (dégoulinante) de larsens poussifs. On a même le droit à une espèce
de balade crépusculaire embarrassante qui (au moins) dénote du reste de l’album
désespérément homogène, pataud et sans relief, comme du college-rock qui
s’encanaille dans les vapeurs lysergiques. Vous l’avez compris, Blue Exposure
est une pénible crotte de nez en forme de faux diamant bleu qui aura autant de
mal à se détacher de vos narines irritées que les morceaux peinent à décoller. Une sorte
de sous-produit CHROMatique qui finira vite dans les bacs à solde de la musique
underground. Au final, on se demande pourquoi Helios CREED s’acharne autant à
surfer sur le cadavre d’un groupe qui n’a réellement fonctionné qu’en duo.Il se démerdait très bien avec une carrière solo exemplaire avec des productions (très) rarement aussi affligeantes que cet album bleu. Et c'est plutôt là que je l'attendais au tournant (Helios CREED donc et non Helios CHROME), Blue Exposure s'apparentant plus au passage aux délires psychés de la formation éponyme d'Helios (CREED).
Bon, c’est pas trop dans nos habitudes de descendre en vol
un artiste ou un album. Faute de temps et d’énergie déjà. Et puis il vaut toujours
mieux partager ce qu’on aime plutôt que de distiller des impressions fielleuses
et stériles… Mais le ton de ce billet est peut-être à la hauteur de ma
déception. Et surtout, c’est une invitation à revisiter la discographie, la
vraie, de ce groupe mythique, soient la poignée d’albums météoriques des 6 ou 7 premières
années.
L'Un.
CHROME : "Blue Exposure" ( Cleopatra. 2023)
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