Une bande de chevelus new-yorkais décapés à l'acide de décoffrage qui ont du faire un sacré grand écart pour aller de la sorte faire trempouiller leur arpions dans les eaux glacées du lac Michigan tant leur space-rock chargé d’électricité sèche est empreinte de solos stoogiens (première période) digressifs et transgressifs en diable.
Et je crois que tout est dit, si ce n'est pas un peu réducteur pour un groupe qui officie dans l'ombre des arrière salles de Brooklyn depuis pas mal de temps. Septième album, leur précédent « HP-1 » avait sérieusement alimenté la machine à moudre l'ergot de seigle, les rendant vaguement fréquentables. Certes pas du plus original, le space-rock est un sous-genre under-underground qui aura connu pas mal de déclinaisons depuis la pierre d’achoppement des mythiques Hawkwind. S’il y a une parenté certaine avec leurs contemporains (un peu timorés) de Psychic Ills ou les (barrés) Moon Duo (et donc les proprets Wooden Shjips qui viennent de sortir un truc sympa-chiant…) qui auraient mérité quelques lignes dans ces pages, c’est cette intransigeance un peu surannée dans leur posture outrancièrement rock qui aura retenu mon attention rongée à force de doses massives de caféine vineuse : déflagrations de fuzz sous white light/white heat, brother, l’hypnose lancinante d’un psychédélisme râpeux et saturé entre un drone nourri au bruit blanc discrètement intercalé. De sérieux appels du pied vers Sonic Youth voire Chrome/Helios Creed, histoire de communier sous papier buvard abrasif. L’énergie cinétique est brute et incalculable, les lunettes, noires aussi opaques que les œillères d'un pur-sang lancé droit dans le mur.
L'Un.
White Hills "So you're... so you'll be" (ThrillJockey. 2013)
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